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Oser et innover pour le salut de la filière

Créé en 1992, le Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire a toujours fait preuve de créativité, comme ici, en 2007. Rassembler chaque année, en un lieu, sur un thème précis ce qui se fait de mieux en termes d'innovation a fait des émules dans de nombreux pays.PHOTO : PASCAL FAYOLLE

« Osons le végétal » : tel est le thème retenu par les organisateurs du Salon du végétal 2013. Un plaidoyer pour le vert appelé à faire l'unanimité au sein de la filière horticole qui a rendez-vous à Angers, du 19 au 21 février.

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Le thème n'est certes pas vraiment novateur : il transparaissait déjà dans les travaux des syndicats professionnels qui ont organisé leur congrès à Angers en 2012 : la FNPHP (Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépiniéristes) au mois de juin, ou l'Unep (Union nationale des entrepreneurs du paysage) en octobre. Ces derniers, qui ont assisté au rendez-vous annuel, l'an dernier, ont pu entendre l'économiste Marc Touati les exhorter à innover : « Ceux qui sauront prendre maintenant les bonnes orientations seront ceux qui profiteront le mieux des vents favorables lorsqu'ils seront de retour », avait-il expliqué. Quant aux horticulteurs réunis eux aussi à Terra Botanica, ils avaient invité des professionnels de divers horizons économiques pour leur expliquer comment ils avaient trouvé de nouvelles perspectives pour leurs activités respectives en empruntant des chemins novateurs, tel le chef étoilé Pascal Favre d'Anne ayant ouvert, à Terra Botanica justement, un fast-food nouvelle génération. Le chant des économistes et de ceux qui ont réussi est donc unanime : même en période difficile, il faut oser, imaginer, mettre à l'épreuve de la réalité les projets restés jusque-là dans les cartons. Après avoir décliné l'an dernier le thème « Entrez dans la tendance », les organisateurs du Salon du végétal ont choisi un sujet très… tendance ! Mais qui s'en plaindra ? Pas les producteurs, qui constatent parfois, navrés, que l'on peut encore, malgré les discours ambiants, trouver des opérations de réhabilitation d'espaces publics où les plantes ne sont encore utilisées que comme faire-valoir. Ni les professionnels du paysage, qui veulent placer le végétal au coeur des aménagements et de leur savoir-faire.

Chaumont-sur-Loire, référence internationale

Il faut donc innover pour sortir du marasme économique… La France n'est pourtant pas citée en exemple en la matière, mais plus souvent montrée du doigt pour ses rigidités administratives et économiques que pour son dynamisme. Dans la filière horticole, il n'est pourtant pas bien difficile de trouver des arguments pour contrer ce sentiment qui relève tout de même un peu des idées reçues. Comment ne pas se réjouir que des paysagistes français soient plébiscités à l'étranger, comme Michel Desvignes ou Philippe Thébaud, directeur de l'agence TUP, qui vient de décrocher l'aménagement de Waterfront City, à Beyrouth. Comment ne pas constater, lorsque l'on voyage, que le fleurissement des collectivités territoriales dispose d'une bonne longueur d'avance dans l'Hexagone. Si de nombreux pays organisent des festivals de jardins, à l'instar de l'Irlande, du Portugal ou du Brésil, nombre d'entre eux se sont inspirés du succès de celui de Chaumont-sur-Loire, qui a ouvert la voie dès 1992… Enfin, c'est parce que des obtenteurs et multiplicateurs français ont un véritable savoir-faire en la matière que la ville d'Angers a pu accueillir, l'an passé, en juillet, un congrès international sur l'Hydrangea.

Rendre l'innovation indispensable

Aujourd'hui, le mal ne vient peut-être pas tant de la capacité des entreprises à innover que de la méthodologie mise en oeuvre pour imposer l'innovation sur le marché. Faire savoir ce que l'on sait faire reste, pour certaines entreprises, le pas principal à franchir. Combien de nouveaux produits n'ont pas connu le développement qu'ils auraient mérité faute d'avoir fait l'objet d'un plan de valorisation suffisamment vigoureux et durable...

Mettre en valeur la nouveauté, expliquer au client ce qu'elle peut lui apporter, persévérer pour l'imposer : une action à long terme, pour laquelle un salon, avec son concours de l'innovation Innovert® et la dynamique à apporter sur les stands, représente une mise en orbite mais en aucun cas un aboutissement.

Ceux qui osent, ont osé ou aimeraient que l'on ose davantage, et que nous avons choisi de présenter dans cette édition, sauront-ils mener leur projet à son terme ? L'avenir le dira. Nous avons rassemblé de manière arbitraire, mais dans la diversité de la filière, la production, la distribution et le paysage. Nous vous invitons à découvrir ces initiatives innovantes, en attendant de voir qui, à l'occasion du Salon du végétal 2013, à Angers, poursuivra son travail d'innovation mais saura surtout le mettre en valeur. À noter d'ailleurs que, cette année, le stand le plus audacieux sera récompensé d'un prix remis par la nouvelle association, Womens Garden. Sans courir après les récompenses, si cette initiative peut inciter les entreprises à travailler tout particulièrement leur communication sur le Salon, ce sont tous les exposants qui en tireront les bénéfices.

Dossier réalisé par la rédaction

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